Mais quels sont donc ces joujoux extras, qui valent à Thierry Devesne que de nombreuses femmes (et de plus en plus d’hommes aussi) tombent à ses genoux à la porte de son atelier ? Des joujoux qui ne font pas « crac, boum, hue », mais ronronnent quand leurs mécaniques sont bien huilées ? Tout simplement « le » produit star de cette drôle d’année 2020, des machines à coudre qui donnent à cet Aiffricain d’être un homme actuellement très convoité, à une centaine de kilomètres à la ronde !
Concessionnaire exclusif de la marque Singer depuis une vingtaine d’années, Thierry Devesne s’est retrouvé, comme tout le monde, fort dépourvu au moment du premier confinement : des marchés suspendus (une dizaine du sud Deux-Sèvres au nord Charente), « et pas un seul coup de fil ni une machine à réparer, raconte-t-il. Mais du jour où il a été question que les masques allaient devenir obligatoires, les gens se sont rués sur les machines à coudre. Tout le monde s’est mis à fabriquer, et les mairies ont organisé des ateliers. Comme j’avais du stock du fait de quatre foires annulées, j’ai tout vendu en mai ! » Réapprovisionné seulement fin juillet, tant en machines neuves qu’en pièces, il a de nouveau vendu tout son stock…
Une vague porteuse et pas seulement du fait des masques CovidEt à présent, il croule sous les réparations, avec une cinquantaine de machines ressorties de dessous les couvertures ou des granges, en attente. Pour tenter de satisfaire la demande, il va même jusqu’à assembler une machine d’occasion avec quatre à cinq autres dont il prend les pièces. « Mais c’est un boulot de fou », assure-t-il.
C’est à la faveur d’une reconversion professionnelle et après un stage chez Singer qu’il s’est découvert des aptitudes à la vente et s’est investi dans les machines à coudre. VRP en porte à porte dans un premier temps, il a décliné l’offre de reprise du magasin niortais quand Singer a fermé toutes ses boutiques au début des années 2000, mais s’est mis à son compte quand le SAV s’est arrêté. Grâce notamment à son collègue mellois, Bertrand Decemme, il s’est formé à la réparation.
Qu’elles soient à pédales, électriques ou électroniques, Thierry Devesne connaît toutes les machines, pas seulement les Singer de qualité supérieure qu’il vend. Sur les marchés, dans son atelier et jusqu’à domicile, il sait où le bat blesse, souvent l’électronique. Dans le département, avec un concurrent d’une autre marque dans le nord, en nord Charente il est quasiment seul avec ce savoir-faire.
Quand à la vague pour les machines à coudre sur laquelle il reconnaît volontiers surfer cette année, il sait qu’elle reste porteuse à la faveur d’un regain d’intérêt pour la couture maison. « Depuis trois à quatre ans, les jeunes femmes et même de très jeunes filles s’y mettent. Il y a un effet mode avec de très nombreux tutos sur internet. Alors avec une machine offerte par la grand-mère, un peu de tissu et du goût et des idées, elles font des choses extra. Des hommes, vivant souvent seuls, s’y mettent aussi. Et cette clientèle revient, quand elle est confirmée, pour acheter une surjeteuse. »
Contact : www.singer-79-concession- devesne.fr